Dans notre quotidien numérique, la sécurité des codes PIN conditionne l’accès à des données sensibles. Une analyse relayée par ABCNews met en lumière une liste de combinaisons trop prévisibles, largement présentes dans des bases de données compromises.

Le constat est simple: certaines séquences reviennent si souvent qu’elles deviennent des cibles évidentes pour des attaques par devinette.

Les PIN les plus risqués à éviter

Les séquences séquentielles dominent les compromissions, car elles sont simples à tester. Les attaquants commencent par les combinaisons les plus banales, ce qui explique leur taux de succès. Les chiffres qui suivent l’ordre du clavier ou des motifs visuels ressortent de manière particulièrement saillante.

Parmi les combinaisons récurrentes, on retrouve des suites évidentes et des répétitions placides. Ces codes apparaissent si fréquemment qu’ils deviennent des portes ouvertes pour des essais automatisés.

  • 1234, 0000, 1111, 4321, 2580, 1313: des séquences faciles et des motifs de clavier
  • 2222, 3333, 4444, 5555, 6666, 7777, 8888, 9999: des répétitions frustes et très visibles
  • 1010, 1212, 1122, 1342, 2468, 6969: des motifs réguliers ou connotés, rapidement essayés

“Une PIN ‘commune’ n’est pas confortable, elle est prévisible, et le prévisible finit toujours par devenir accessible.”

Années de naissance: un piège courant

L’usage d’un année de naissance s’impose comme un facteur de risque élevé. Les plages 1973–2005 figurent de façon proéminente dans les données issues de fuites massives. Cette proximité avec l’identité personnelle rend l’hypothèse de l’attaquant plus probable et plus efficace.

Des millésimes emblématiques ressortent également, comme 2000, 2002, 2004 ou 2020. Ces nombres restent mémorables pour la victime, mais tout autant pour l’esprit du curieux bien informé. La disponibilité des informations personnelles sur les réseaux sociaux renforce ce type de corrélation.

Il n’y a rien d’exceptionnel à retrouver sa propre PIN dans une liste publique de codes faibles. Le véritable enjeu réside dans la réduction de l’exposition et dans un choix moins trivial.

Choisir une combinaison plus robuste

La robustesse repose sur une imprévisibilité réelle et sur l’absence de lien biographique. Une combinaison dépourvue de motif simple devient davantage coûteuse à deviner pour un assaillant déterminé et patient.

Les appareils autorisant des PIN plus longues offrent un bénéfice de complexité immédiat. Chaque chiffre supplémentaire accroît l’espace de recherche, ce qui freine les tactiques de brute force. Un code non corrélé à des dates ou à des motifs visuels garde un avantage nettement supérieur.

Les schémas de clavier constituent une autre zone de fragilité, car ils se reproduisent dans les habitudes d’une vaste population. Éviter les tracés reconnaissables limite l’apprentissage par observation et les tentatives opportunistes.

Une défense en profondeur, pas un geste unique

La protection d’un compte ou d’un appareil fonctionne mieux dans une logique de couches. L’authentification biométrique, lorsqu’elle est disponible, complète utilement une PIN solide. Les approches combinées rendent l’attaque plus coûteuse et techniquement plus incertaine.

La mise à jour régulière des codes s’inscrit dans une hygiène numérique de base. Même sans alerte, une rotation périodique réduit la fenêtre d’exploitation potentielle et complique la récidive.

Ce que l’on observe du côté des attaquants

Les tentatives débutent presque toujours par des listes de codes statistiques, triées par fréquence. Les premières minutes d’un essai ciblent les séquences communes, d’où la dangerosité d’un code trop populaire. Cette approche maximise le rendement d’un nombre limité de tests.

Les bases de données issues de fuites servent de boussole aux campagnes d’essai à grande échelle. Les codes surreprésentés dans ces jeux de données réapparaissent dans les scénarios de test prioritaires. Une PIN atypique échappe davantage aux premières vagues de tentatives.

Gagner en résilience au quotidien

La résilience s’appuie sur des choix sobres et sur une vigilance continue. Un code non lié à des éléments personnels limite la corrélation et la collecte par ingénierie sociale. L’adoption de bonnes pratiques s’avère un facteur de réduction de risques très tangible.

Dans cet environnement mouvant, la veille reste une alliée de poids. Les techniques d’attaque évoluent vite, et le rétrofit de nos habitudes de sécurité doit suivre le même rythme. La combinaison d’une PIN robuste, d’options biométriques et d’une rotation périodique construit une barrière plus résiliente.