Depuis plusieurs hivers, la consigne officielle en France est claire : 19 °C à l’intérieur pour réduire la consommation énergétique. Mais de plus en plus d’experts rappellent que cette valeur n’est pas universelle. Le confort thermique dépend de nombreux facteurs : l’humidité, l’isolation du logement, l’activité physique ou encore… le simple ressenti de chacun.
Selon une étude récente de l’Ademe et du CNRS, il existe en réalité une plage de températures optimales qui permet à la fois de garantir le confort et de maximiser les économies d’énergie. Et la valeur magique n’est pas forcément 19 °C.
« Le corps humain n’a pas besoin d’une température fixe, mais d’un équilibre entre chaleur, humidité et circulation d’air », explique Jean-Luc Martin, thermicien.
« Se focaliser sur 19 °C est trop simpliste. »
Pourquoi 19 °C n’est pas une règle absolue
La norme de 19 °C a été choisie comme compromis énergétique dans les années 1970, après le premier choc pétrolier. Mais les logements, les systèmes de chauffage et les attentes de confort ont beaucoup évolué depuis.
Aujourd’hui, plusieurs éléments modifient la donne :
- L’isolation thermique : dans un logement mal isolé, 19 °C peuvent sembler glacials à cause des parois froides.
- L’humidité relative : 19 °C secs donnent une impression de froid, alors que 20 °C à 50 % d’humidité semblent beaucoup plus agréables.
- Le type de chauffage : un plancher chauffant offre une chaleur homogène, contrairement à un vieux radiateur qui crée des zones froides.
- L’activité dans la maison : rester assis devant un écran demande 1 à 2 °C de plus pour ressentir le même confort que lorsqu’on cuisine ou qu’on bouge.
- La sensibilité individuelle : enfants, personnes âgées et personnes fragiles ont besoin de davantage de chaleur.
La température idéale selon les experts
D’après les mesures croisées de plusieurs instituts, la température intérieure idéale se situe entre 20 et 21 °C dans la plupart des foyers. Elle garantit un confort thermique optimal, tout en permettant de réduire la consommation de 10 à 15 % par rapport à 22 ou 23 °C.
« Entre 20 et 21 °C, on atteint un compromis parfait entre confort et sobriété énergétique », confirme Sophie Bernard, ingénieure en génie climatique.
« En dessous de 19 °C, beaucoup de ménages compensent en chauffant plus longtemps ou en utilisant des chauffages d’appoint, ce qui annule les gains. »
Comparatif : 19 °C vs 21 °C vs 23 °C
| Température moyenne | Ressenti thermique | Consommation énergétique | Confort global |
|---|---|---|---|
| 19 °C | Souvent perçu comme frais, nécessite un pull | Base 100 | Moyen, dépend de l’isolation |
| 21 °C | Agréable, équilibre idéal humidité/chaleur | +10 % env. | Élevé, confort constant |
| 23 °C | Confort immédiat mais air sec, somnolence possible | +25 % env. | Trop chaud pour certains |
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : chaque degré supplémentaire entraîne 7 % de consommation en plus. Rester autour de 20–21 °C semble donc être le meilleur compromis économique et physiologique.
Conseils pratiques pour optimiser votre confort
Au-delà du simple chiffre affiché sur le thermostat, il existe des astuces pour améliorer son confort sans gaspiller d’énergie :
- Privilégier les textiles naturels (laine, coton) qui régulent mieux la température corporelle.
- Maintenir 45 à 55 % d’humidité dans l’air grâce à un humidificateur ou des plantes vertes.
- Isoler les parois froides (rideaux épais, tapis) pour limiter l’effet de paroi glacée.
- Aérer 10 minutes par jour afin de renouveler l’air sans refroidir les murs.
- Régler le chauffage pièce par pièce : 20–21 °C dans le salon, 18–19 °C dans les chambres, 22 °C maximum dans la salle de bain.
Ces simples ajustements permettent de gagner en confort sans augmenter la facture énergétique.
