Le succès littéraire du détective aurait éclipsé ses romans historiques, oubliés de tous. Un érudit britannique l’a révélé : « En secret, c’était un homme mécontent. » Outre les romans policiers, il a écrit La Compagnie Blanche et la série Gérard.

Aimé de tous, mais pas de son auteur. Protagoniste de quatre des romans et 56 histoires, Sherlock Holmes est aujourd’hui l’un des détective le plus célèbre et le plus populaire de la littérature internationale. Néanmoins Arthur Conan Doyle, l’écrivain britannique qui lui a donné vie, le détestera longtemps. L’historienne Lucy Worsley l’a révélé dans un article sur Horaires des radios également tiré de Gardien. «Il a blâmé le succès homme de lettres d’avoir occulté ses romans historiques, qui ne sont toujours pas lus aujourd’hui », a expliqué l’expert. « Il aurait aussi détesté que, 93 ans après sa mort, son détective soit bel et bien vivant sur nos écrans. » Fervent chercheur en histoire, Conan Doyle écrivait en 1891 La Compagnie Blanche et en 1905 le contexte Monsieur Nigelmais aussi une longue série d’histoires satiriques mettant en vedette le brigadier napoléonien Étienne Gérard.

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Sherlock Holmes et la critique des éditeurs : « Cheap writing »

Capable de se vendre à des dizaines de millions d’exemplaires dans le monde, la saga Sherlock Holmes n’a pas connu des débuts faciles. Comme Worsley l’a rappelé, Conan Doyle avait du mal à trouver un éditeur disposé à publier ses travaux sur le détective de Baker Street. Il contacta, mais sans succès, le magazine intellectuel Cornhill, qui rejeta fermement ce récit. Une étude en rouge, le premier des quatre romans, ne sortit en 1887 qu’après deux autres critiques grâce à une maison d’édition mineure et « débraillée », qui accepta, affirmant avoir trouvé exactement ce qu’elle cherchait, une « fiction bon marché ». Le succès fut cependant immédiat, à tel point qu’arriva le deuxième roman, Le signe des quatreet de nombreux récits d’autres aventures et enquêtes.

Arthur Conan Doyle détestait Sherlock Holmes.  L'écrivain attribue le manque de succès de ses romans historiques à la renommée du détective.
Un portrait de jardin d’Arthur Conan Doyle de 1927 (Getty Images).

Cependant, la relation d’Arthur Conan Doyle avec Sherlock Holmes n’a jamais été idyllique, à tel point que l’auteur a décidé de tuer le personnage de l’histoire. La dernière aventure, aussi connu sous le nom Le dernier problèmelors d’une affaire sur les cascades suisses de Reichenbach. « Une décennie plus tard, cependant, il a été persuadé de le ressusciter par un éditeur américain avec un contrat de 1,6 million de dollars », a souligné Worsley. Le détective revient donc au centre des nouvelles et de deux autres romans, Le Chien des Baskerville Et La vallée de la peursorti en 1915. Au-delà des limites des livres, Holmes a également conquis cinéma Et télévision. Parmi les versions les plus récentes figurent les deux films pour grand écran avec Robert Downey Jr. et Jude Law et les épisodes de BBC avec Benedict Cumberbatch et Martin Freeman.